RDC : Vers la dignité vestimentaire de la congolaise

30 juin 2014

RDC : Vers la dignité vestimentaire de la congolaise

Le 08 Mars 2014 à Lubumbashi n’a pas été très différent des « 08 mars » des années précédentes, à cette différence près que cette année a connu plus d’activités commémoratives qu’en 2013 où toutes les femmes de la RDC avaient décidé de passer leur « mois de la femme » dans la méditation en compassion et solidarité avec les nombreuses femmes victimes de viol à l’Est du pays en guerre.
A Lubumbashi l’on a observé cette année un peu plus d’activité de femmes durant tout le mois de mars, notamment cette riche kermesse organisée dans l’enceinte de l’Assemblée Provinciale par l’organisation des femmes entrepreneurs de la RDC.
Mais ce qui retiendra mon attention comme c’est le cas à chaque 08 mars, c’est l’habillement de la femme congolaise. J’ai toujours l’impression à cette date que les femmes de mon pays se libère des forces infernales qui la tirent irrésistiblement vers les sphères d’indécence pour se souvenir de l’époque où dans ce pays la femme s’habillait avec dignité. Décence, dignité, respect, beauté et charme.
Cinq mots qui caractérisent selon moi, les valeurs morales et physiques d’une femme. Quel magnifique spectacle ce jour-là dans notre établissement. Toutes mes condisciples étaient drapées dans des habits cousus à partir des pagnes dont la diversité de couleurs et de style épatait. L’on a retrouvé en ce moment-là la femme vertueuse, la jeune fille ou la maman congolaise d’entant, celle qui s’habillait convenablement, c’est-à-dire, en se respectant et en respectant la société dans laquelle elle vit.
Car il faut noter que depuis plus d’une décennie, la femme congolaise est victime d’attaques silencieuses étrangères véhiculées par les médias dangereusement à la une, qui l’on petit à petit désaxée pour la faire pivoter vers des antivaleurs qu’elle considère comme des valeurs prestigieuses. Elle se vautre ainsi dans une posture dégradante qui ferait frémir les cadavres de nos ancêtres. L’habillement de certaines femmes a dépassé l’indécence pour embrasser l’ignoble.
« … Ma fille, me dit un jour ma mère, quand j’avais ton âge, il était impossible à un passant, en plein jour, d’apercevoir une partie de l’intimité du corps d’une femme. A notre époque les femmes ne portaient pas de pantalons comme aujourd’hui, et l’on ne pouvait pas voir cet horrible spectacle qui s’offre au regard, spectacles des formes débordantes de corps de femmes moulées dans des petits pantalons… »
En effet, moi-même en tant que fille, il m’arrive à me sentir gênée par l’accoutrement de beaucoup de femmes dans nos centres urbains. La gangrène n’épargne aucune catégorie sociale ni âge loin de moi la prétention de vouer à la damnation éternelle celles qui portent des pantalons collants (je laisse cette tâche au Pape), mais je réprouve extrêmement la façon dont le choix de ces habits est fait. Avec la mode dite « collant-taille basse-sur taille », c’est tout juste si nous ne sommes pas déjà en train de bruler dans le souffre de l’enfer. Les jeunes filles, les grandes dames fonctionnaire et parfois même les femmes de ménage et de l’église, semblent avoir perdu la tête. Imaginez un petit « jeans » collant jurant affreusement avec les formes très féminines d’une charmante dame à la santé de « BIG MAMA » !
Les parties les plus fines et intimes de mes sœurs et mamans (vous voyez ce que je veux dire ?) ne sont plus prisonnières de la discrétion à ce jour. Le scandale est récurrent dans les taxi-bus, surtout lorsqu’une dame habillée en « collant-taille-basse-sur taille » cherche à s’extirper du véhicule une fois arrivée à destination. Quand elle s’incline pour descendre du bus, ceux qui sont assis derrière-elles s’offrent malgré eux le panorama de son postérieur dans tous ses détails les plus érotiques. J’en appelle vivement au retour vers les considérations éthiques ancestrales, lesquelles devraient être considérées par nous comme un repère moral positif. Adhérer à la modernité est une bonne chose, mais n’oublions pas que souvent cette modernité apporte avec elle toute une cohorte d’antivaleurs que nous ne devons en aucun cas copier.
Imitons ce qui est bon, rejetons sans scrupule ce sui constitue un danger pour notre culture. Dans toute société humaine, la femme constitue un repère. Elle est une garante morale et physique de la pérennisation de la nation. Si elle se détruit, c’est toute la nation qu’elle emporte avec elle dans son acte d’autodestruction. L’épidémie est en train de gagner les salles de classe. L’on observe en ce jour un grand nombre de filles qui ont transformé leurs jupes-uniformes en taille-basse. Personnellement je ne sais pas qu’elle est la réaction des éducateurs à ce sujet, mais le phénomène prend de l’ampleur. J’imagine très mal un éducateur ou un parent qui verra son enfant exposer au public une bonne partie de son anatomie intime sans réagir. Je n’ai pas encore entrepris des recherches plus approfondies sur la question, mais il me semble que le taux de viol sexuel est à la hausse comparativement aux années antérieures. Ceci expliquerait peut être cela. Et parlant de viol, quand je regarde l’habillement de mes sœurs aujourd’hui, il m’arrive de me poser la question de savoir : QUI VIOLE QUI ?
Car il faut honnêtement se demander quel est le but poursuivi par mes concitoyennes en s’exposant de cette manière devant les males qui ne cherchent que ce genre de problèmes. En parlant de mâles justement, ces derniers semblent avoir été contaminés à leur tour. Nombreux sont ces garçons qui ont transformé le bas de leur pantalon en entonnoir et en taille-basse. Ils l’on baptisé « KANGA DADY ». Ces pantalons collent tellement à la cheville (à la manière de guêtres qu’on observe sur les bottes militaires) qu’il n’est pas possible de les enlever sans l’aide d’une tierce personne.
Non, vraiment, mes sœurs, mes mères, mes frères, où allons-nous ? Remettons les pieds sur terre, renouons ave la décence dans tous les sens du mot, et nous pourrons ainsi servir de modèles aux générations futures. Noblesse oblige !
Par Daisy ILUNGA NKULU, une élève de la 4ème Scientifique au complexe scolaire JACINTA dans la commune de Lubumbashi, dans la ville du même nom.

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